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DANS LES BARS SORDIDES ET GLORIEUX DE HAMBOURG

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Pendant quatre ans, Henrik Malmström a photographié les bars de plongée de Hambourg, la plupart se trouvaient en fait dans le même bloque où il vivait.

Avec un flash candide, il a mis de la lumière sur des personnages à la dèche et plein de couleur, ce qui ressemble à un casting pour un film clinquant des années 70 du maître du nouveau cinéma allemand Rainer Werner Fassbinder.

Quelques-uns semblent tristes et seuls ; d´autres paraissent être au point de s´évanouir ; d´autres encore semblent passer par une très mauvaise passe. Mais Malmström ne connaissait pas ces gens, et prendre des photos d´eux – spécialement dans l´état où ils se trouvaient – n´était pas aussi facile que simplement propulser sa caméra sur leur visage en les aveuglant avec son flash. Il devait gagner leur confiance, et pour cela il avait ses méthodes.

PHOTO COURTESIE DE HENRIK MALMSTRÖM

Le projet de Malmström – qui est recueilli dans l´album photos, Life Is One Live It Well – a été inspiré par le procès de gentrification se produisant à Hambourg : il voulait capturer les bars traditionnels de la ville qui étaient – et qui sont encore – en train de disparaître. J´ai appelé le photographe pour savoir ce qu´il pensait sur comment la ville a changé durant les dernières années. Nous avons parlé de la zone mixed et diverse à côté de la gare où il a travaillé, comment il est entré dans les bars étant un inconnu, et quelles ont été ses méthodes pour gagner la confiance des gens qu´il a photographiés.

PHOTO COURTESIE DE HENRIK MALMSTRÖM
 

Bonjour Henrik. Où avez-vous pris vos photos à Hambourg et comment est le quartier ?
Henrik Malmström : La zone s´appelle St Georg. C´est directement à côté de la gare principale. C´était avant un voisinage beaucoup plus dur – en termes allemands, avec de la prostitution, des toxicomanes, des alcooliques. Je dirais que c´est une zone très mixed et diverse.

Combien de bars avez-vous visité à Hambourg ?
Dans le livre, les photos sont de douze bars différents. Tous les bars étaient dans le même bloque où je vivais. Ils étaient et sont tous autour de Hansaplatz (une location centrale dans le quartier de St Georg).

PHOTO COURTESIE DE HENRIK MALMSTROM
 

Nous voyons toute sorte de personnages dans les bars – quelques-uns tristes, d´autres joyeux. Comment décrivez-vous les personnages que vous avez découvert ?
Je les décrirai comme normaux, des gens bien, qui ou bien par choix, par accident ou par force, ont choisi un chemin différent dans la vie. 

PHOTO COURTESIE DE HENRIK MALMSTROM
 

Et, étaient-ils contents d´être photographiés ?
Au début, pas du tout. Mais ensuite les gens se sont habitués à me voir là. Les gens étaient différents aussi. Quelques-uns ont aimé et d´autres non. Cela dépendait aussi à quel point les gens étaient saouls.


« DEPRIMANT ? JE TROUVE LES CENTRES COMMERCIAUX DEPRIMANTS. LES BARS SONT INTERESSANTS. »

Aviez-vous des méthodes pour gagner leur confiance ?
Habitant le quartier et visitant régulièrement les bars pendant quatre ans, m´a fait gagner un peu de leur confiance. J´ai aussi eu la permission des propriétaires de quelques bars pour photographier, donc cela a aussi aidé. Je leur amenais aussi des photos – qu´ils voulaient voir – et ils les suspendaient sur le mur. Ceci, définitivement a aidé pour gagner de la confiance.
PHOTO COURTESIE DE HENRIK MALMSTROM
 

Vous êtes-vous senti comme un inconnu dans ces bars ou faisiez-vous partie de l´action ?
N´étant pas allemand (Malmström est finlandais) j´étais automatiquement un outsider. Au début je ne parlais pas beaucoup d´allemand non plus. Alors ça n´a pas aidé. Mais oui, j´étais un outsider et je n´ai pas participé beaucoup à la vie dans les bars. J´allais à la maison après le travail et je faisais un tour rapide dans les bars pour photographier. Ou bien, passer quelques soirées à regarder le foot, en buvant des bières et en prenant des photos. Pendant un Noël, je suis resté en ville avec ma petite amie, de façon à pouvoir photographier les bars pendant les vacances. Alors, bien sûr, d´une manière, j´ai participé.

PHOTO COURTESIE DE HENRIK MALMSTROM
 

Les bars sur les photos, ont été décrits comme déprimants. Etes-vous d´accord avec ça ?
Je crois que tout est relatif. Je trouve les centres commerciaux déprimants, par exemple, mais il y a des gens qui les aiment. Je dirais que les bars sont intéressants.

PHOTO COURTESIE DE HENRIK MALMSTROM
 

Vous avez photographié la zone durant quatre ans. Comment a-t-elle changé ?
Les grands changements que j´ai vus, c´est qu´il y avait de moins en moins de prostitutions dans les rues. Quelques bars que j´ai photographiés ont fermés durant le temps où je vivais là. Ils ont essayé de nettoyer la place principale aussi, de tous les clochards qui y étaient. Mais comme c´est si près de la gare principale, il y aura toujours un transit d´un mélange varié de personnes.

PHOTO COURTESIE DE HENRIK MALMSTROM
 

Quel est l´effet de la gentrification dans les bars comme ceux-ci dans la ville ?
C´est comme cela que le projet a commencé. Je voulais photographier tous les bars traditionnels de Hambourg qui étaient apparemment en train de disparaître. Ensuite, je me suis centré sur la zone dans laquelle je vivais, pour rendre les choses plus faciles. Je suppose que c´est parce que les gens n´ont plus d´intérêt sur les bars comme ça ; ils appartiennent peut-être à une autre époque. De toute façon, les choses changent. Mais, apparemment, j´ai entendu que les jeunes à Berlin sont en train de prendre ces types de bars, en les gardant originaux et en les rendant populaires encore une fois.

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